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Sous-projet: Le fonds des autographes Bodmer

Début : Décembre 2015

statut: en cours

financé par: swissuniversities

Description du projet: Dans le cadre de la numérisation croissante de ses collections, la Fondation Martin Bodmer, en association avec e-codices, met à disposition un nouveau pan de ses fonds : les autographes modernes et contemporains (XVIe - XXe siècle). Riche de plusieurs milliers de pièces réunies au cours d'un demi-siècle, cet ensemble propose à la fois des manuscrits d'œuvres littéraires ou scientifiques complètes, des articles, des lettres émanant d'hommes de lettres, de scientifiques ou de politiques, avec de nombreuses pièces prestigieuses et/ou inédites. On y trouve également de nombreux documents réunis au début du XXe siècle par le célèbre écrivain Stefan Zweig, grand collectionneur d'autographes.

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Cologny, Fondation Martin Bodmer, R-49.1
Papier · 1 f. · 18 x 12 cm · non daté [c. 1764]
Jean-Jacques Rousseau, Lettres écrites de la montagne (lettre VII), second brouillon, autographe


Les Lettres écrites de la montagne forment le dernier ouvrage de Rousseau publié de son vivant. Pour la première fois, le philosophe intervient directement dans les affaires de Genève. Elles contiennent au-delà du propos constitutionnel des développements sur l’esprit de la Réforme ainsi qu’une défense du Contrat Social. La lettre VII d’où est tirée ce feuillet soutient le droit de représentation lorsqu’il s’agit de corriger les abus du Petit Conseil, et conseille aux Bourgeois réunis en Conseil Général de refuser toute nouvelle élection de magistrats si ceux-ci s’entêtent à outrepasser les droits que leur allègue la Constitution. Ces Lettres seront censurées à Genève comme à Paris. Le document présent provient de la collection Ch. Vellay (Achat par Martin Bodmer en 1926) et comporte le brouillon de deux passages des Lettres, le premier figurant dans l’édition originale (Amsterdam, M. M. Rey, 1764), le second dans l’édition des Œuvres complètes de la Bibliothèque de la Pléiade. (giv)

En ligne depuis: 22.06.2017

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Cologny, Fondation Martin Bodmer, R-49.2
Papier · 38 pp. · 27.5 x 18.5 cm · décembre 1740
Jean-Jacques Rousseau, Mémoire présenté à M. de Mably sur l’éducation de M. son fils

Le Mémoire présenté à M. de Mably sur l’éducation de M. son fils est le premier écrit de Rousseau lié à son expérience d’éducateur. Il fut chargé à Lyon en 1740 d’un difficile préceptorat dans la famille du notable Jean Bonnot de Mably, Prévost général de la Maréchaussée de Lyon. Ce préceptorat tourne court au bout d’une année déjà. Deux jeunes enfants peu enclins aux études lui furent confiés : François-Paul-Marie Bonnot de Mably, surnommé M. de Sainte-Marie, âgé de 5 ans et demi, et Jean-Antoine Bonnot de Mably, surnommé M. de Condillac, âgé de 4 ans et demi. Le long Mémoire, consacré au premier, relève d’une « commande éducative » et d’une expérience d’éducation appliquée : il se présente comme un projet et une synthèse, et on situe sa rédaction vers déc. 1740. Le jeune précepteur s’adresse à M. de Mably à qui il annonce le plan et l’ordre d’une éducation pour son fils pour « former le cœur, le jugement et l’esprit ». Il ne s’agit pas de l’éducation naturelle qui sera plus tard préconisée dans l’Émile. Rousseau a-t-il vraiment remis ce Mémoire à M. de Mably ? On sait seulement qu’il offrit ce manuscrit du Mémoire à Mme Dupin, son employeur en 1743, et qu’il fut depuis conservé dans les « papiers de Mme Dupin ». Il fut publié la première fois en 1884 à Paris par G. de Villeneuve-Guibert dans Le portefeuille de Madame Dupin. Le manuscrit de la Fondation Bodmer est le seul existant. Un Projet d’éducation, beaucoup plus court, de construction plus nette et de date inconnue, avait été d’abord retrouvé dans les papiers de Rousseau à sa mort (ce manuscrit aujourd’hui perdu avait été publié à Genève en 1782). Il est très proche du Mémoire et semble être plus tardif (il n’y a toutefois pas de certitude quant à l’ordre de succession chronologique des deux textes). (brc)

En ligne depuis: 23.06.2016

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Cologny, Fondation Martin Bodmer, T-3.3
Papier · 1 p. · 6.8 x 19.1 cm · s.d. [Ferrare, 1576]
Torquato Tasso (1544-1595), strophe XVII, 42 de la Gerusalemme liberata, autographe

Provenant du célèbre « Code Gonzague » (conservé à la Biblioteca Ariostea de Ferrare), cette « paperolle » est un manuscrit de travail, pour un passage ajouté au grand poème du Tasse achevé l’année précédente. Ayant soumis son manuscrit original à plusieurs humanistes et lettrés de haut vol, le poète tint compte de certaines de ces critiques ou conseils, en révisant ses vers durant l’été 1576. Certaines strophes furent profondément retouchées, voire complétement réécrites. La strophe 42 fut l’une des plus retravaillées, à tel point que le Tasse dut coller dans le manuscrit cette petite bande de papier contenant la version définitive du texte. Le texte en lui-même décrit l’attitude et les pensées de la princesse musulmane Armide, qui s’apprête à haranguer le calife et ses armées pour les inciter à combattre à mort les croisés et la venger ainsi du héros chrétien Renaud qui l’a abandonnée. (duc)

En ligne depuis: 22.06.2017

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Cologny, Fondation Martin Bodmer, V-7.2
Papier · 114 pp. · 15.9 x 21.5 cm · 1er février 1611
Felix Lope de Vega y Carpio, Barlaán y Josafat, manuscrit autographe

Auteur de nombreuses comedias de santos, Felix Lope de Vega y Carpio (1562-1635) acheva cette Historia de Barlán y Josafat, comedia en trois actes et en vers, dans sa maison « En Madrid a primero de febrero de 1611 ». Complet, ce manuscrit autographe présente encore de nombreuses corrections et retouches de l’auteur. Plus qu’une authentique légende chrétienne (alors attribuée à saint Jean Damascène), cette histoire d’une conversion est surtout un récit christianisé. Dans ce prince abandonnant d’abord son palais pour découvrir les plaies du monde, puis son trône pour une vie méditative d’ascète, on reconnaît bien sûr la figure du Bouddha. L’édifiante histoire chrétienne, d’ailleurs placée sur les rives du Gange, n’est autre que la transposition de la Vie du Bodhisattva, texte sanskrit des IIe-IVe siècles, traduit et adapté au fil des siècles, d’abord par les Manichéens, puis par les Arabes, les Géorgiens et les Byzantins, avant de toucher enfin les peuples du lointain Occident : l’œuvre de Lope de Vega s’insérait donc (sans que l’auteur en eut conscience) dans l’une des plus impressionnantes chaînes de transmission intellectuelle de l’histoire. (duc)

En ligne depuis: 17.12.2015

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